1 7 J A N V I E R 2 0 2 1 · L E C T U R E S, F I L M S E T S É R I E S
5 mini-séries à voir en un week-end sur Netflix
Quelles mini-séries voir sur Netflix ? Je vous propose de découvrir dans cet article quelques séries courtes toutes disponibles sur Netflix.
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Même si je ne suis probablement pas la plus grande utilisatrice de Netflix, j’aime beaucoup les séries. Le problème est que se plonger dans une nouvelle série est souvent synonyme de difficultés à maintenir une vie sociale décente (et si la série en question a déjà plusieurs saisons disponibles, c’est un renoncement total à toute forme d’interaction avec le monde extérieur).
C’est pour cette raison que j’apprécie de plus en plus regarder des mini-séries. Elles ont cet avantage de laisser à la fois le temps de s’attacher aux personnages et laisser place au suspense (un peu à la façon d’une nouvelle) sans demander trop de temps de visionnage. Pour moi, c’est le compromis parfait !
Les mini-séries comptent en général moins d’une dizaine d’épisodes et ont vocation à n’avoir qu’une seule saison. Comme ce format est de plus en plus en vogue, je vous propose de faire un petit tour d’horizon des séries courtes que je recommande sur Netflix.
Il était une seconde fois
Vincent est un jeune père divorcé qui s’occupe une semaine sur deux de son fils près de Bordeaux. Il tente de se remettre doucement de sa rupture avec une certaine Louise à force de soirées alcoolisées entre potes. Un jour, Vincent découvre un colis oublié par un livreur distrait. À l’intérieur se trouve une mystérieuse boîte en bois qui permet de remonter quelques mois en arrière en se faufilant à l’intérieur. Serait-ce l’occasion rêvée pour Vincent de tenter de reconquérir Louise ?
Même si le synopsis paraît de prime abord quelque peu classique, le sujet est rapidement traité de façon cérébrale. Vincent tente d’échapper à la fatalité de la fin de son histoire avec Louise en jonglant entre deux espaces-temps. Cette co-production Arte-Netflix se destine ainsi plutôt à ceux qui aiment être semés par l’intrigue (d’ailleurs, si vous ne savez plus si nous sommes dans le passé ou le présent, fiez-vous au format de l’image qui est carré quand Vincent remonte le temps).
Musique sombre, colorimétrie désaturée, … il y a quelque chose de très lourd et très pesant dans le style. J’ai beaucoup aimé la relation entre Vincent, interprété par un Gaspard Ulliel intensément taciturne, et une Louise ambitieuse, jouée par la lumineuse Freya Mavor.
De nombreux points d’interrogation restent malgré tout en suspens à la fin de la saison, en espérant que cette ambiguïté laisse entrevoir la possibilité d’une future saison 2 prochainement.
1 saison
4 épisodes de 50 minutes
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Le Jeu de la Dame
Kentucky, milieu des années 50. Suite au suicide de sa mère, la jeune Beth Harmon se voit placer dans un orphelinat austère où sa seule distraction est d’apprendre à jouer aux échecs avec le concierge dans une cave délabrée. Enfant prodige, elle se prend rapidement au jeu et commence à se faire un nom dans le petit monde des échecs, voyageant ainsi de concours en concours. La seule ambition de Beth devient vite de devenir la plus grande joueuse d’échecs du monde, tout en luttant contre ses multiples addictions.
Adaptée d’une nouvelle de Walter Davis publiée en 1963, cette adaptation en série est à mon sens une grande réussite. Dès le début, on se retrouve captivé par le destin hors norme de Beth, magnifiquement interprétée par Anya Taylor-Joy. À la fois génial et sombre, farouche et glamour, le personnage tout en relief de la jeune rouquine et son destin extraordinaire fascinent et sa force de caractère qui la mènera jusqu’à l’excellence malgré les obstacles impressionne.
Un autre atout de la série est le grand soin apporté à l’esthétique. Des costumes (remarquerez-vous les tenues quadrillées de Beth qui rappellent l’échiquier ?), à la musique qui évolue en fonction des époques jusqu’aux titres des épisodes qui portent le nom de différents coups, rien n’est laissé au hasard. Une esthétique impeccable qui magnifie l’intrigue.
Même sans avoir touché une pièce d’échecs de sa vie, on est happé par les différentes parties. Là où on imagine des compétitions lentes et ennuyeuses, les réalisateurs réussissent à montrer des jeux avec suspense et rythme. Pour les connaisseurs, de nombreuses allusions et références à des joueurs, tactiques ou revues d’échecs sont faites, et les acteurs ont appris par cœur des vrais coups. On aurait presque envie de se mettre aux échecs une fois la série visionnée ! D’ailleurs, cette mini-série Netflix semble en avoir inspiré plus d’un, les inscriptions sur l’un des sites de jeux d’échecs en ligne ayant bondi de 30 000 nouvelles inscriptions par jour à plus de 125 000 après la sortie de la série.
1 saison
7 épisodes de 50 à 70 minutes
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Chambre 2806 : L’affaire DSK
À un an des élections présidentielles et en pleine crise financière, Dominique Strauss-Kahn, alors à la tête du FMI, est accusé d’agressions sexuelles par Nafissatou Diallo, une femme de chambre du prestigieux Sofitel de New York. Récit de la chute d’un homme qui était pourtant pressenti pour devenir président.
Ce documentaire, réalisé par Jalil Lespert, retrace l’affaire du Sofitel, qui avait tenu la France en haleine quelques mois avant le lancement de la campagne présidentielle. Archives, journaux télévisés, images de vidéosurveillance, nombreuses interviews (dont celle Nafissatou Diallo), … sont rassemblés et montés sur le modèle d’un thriller en quatre épisodes.
Outre le rappel des faits, que nous n’avions pas vraiment oubliés, l’un des intérêts de cette mini-série documentaire est de nous rappeler l’absurdité du monde avant #metoo. Les questions d’agressions sexuelles et de viols sont encore tabous, et les réactions, notamment des membres du Parti Socialiste, nous paraissent désormais indécentes. Nous sommes en 2011, bien avant l’affaire Weinstein, et pourtant au sortir de ce documentaire on se demande si la prise de conscience n’a pas débuté suite à l’affaire DSK.
Même s’il n’y a pas de grandes révélations dans ce reportage, les nombreuses interviews et la photographie des mentalités de l’époque sont vraiment intéressantes. Le montage qui mêle l’histoire du Sofitel aux rappels des aventures sulfureuses de DSK nous tient en haleine du début à la fin.
1 saison
4 épisodes de 40 à 60 minutes
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Unorthodox
Esther Shapiro vient d’une famille juive orthodoxe de New York. Après un mariage arrangé, la pression à procréer se fait de plus en plus forte. Esther s’enfuit alors à Berlin et découvre une nouvelle façon de vivre avec un groupe de jeunes musiciens. De l’autre côté de l’Atlantique, son mari met tout en œuvre pour la retrouver.
Inspiré d’un récit autobiographique de Deborah Feldman, cette mini-série produite par Netflix traite d’un sujet plutôt rare sur la plateforme : la religion. Pas vraiment celle qui est censée appeler au pardon, à la générosité ou à la tolérance, mais plutôt celle qui enferme et qui coupe du monde (du moins, de tout ce qui ne fait pas partie de la communauté).
On suit la volonté d’Esther (ou Etsy pour les intimes) de reprendre sa vie en main, quitte à repartir de zéro de l’autre côté de l’Atlantique. En plus de lever le voile sur les rites hassidiques, la mini-série maintient le suspense jusqu’à la fin du dernier épisode, à la fois sur ce qui va advenir de la cavale d’Etsy ainsi que sur les secrets de famille, sa mère s’étant enfui à Berlin également quelques années plus tôt.
1 saison
4 épisodes de 55 minutes
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Self-made. D’après la vie de Madam C.J. Walker
Indianapolis, début du XXème siècle. Sarah Breedlove, bientôt appelée Madam C.J. Walker est une fille d’esclaves qui décide de commercialiser un produit miracle pour les cheveux afros. Sentant le potentiel, elle va tout faire pour bâtir un empire industriel, passant ainsi d’ancienne blanchisseuse à millionnaire.
Cette mini-série a le mérite de nous dresser le portrait d’une femme relativement méconnue et qui a pourtant un parcours des plus inspirants. Cette production Netflix retrace toutes les joies et embûches du parcours de Madam C.J. Walker avec rythme et une sacrée bande sonore, comme Netflix sait si bien le faire.
À garder en tête lors du visionnage de cette mini-série : si le scénario s’inspire d’une histoire réelle, il distord visiblement quelques faits et s’éloigne de la vérité, notamment sur la relation bien plus complexe que la série ne veut le montrer entre Madam C.J. Walker et Addie Monroe. Pour les curieux, je vous invite à lire cet article d’Ava Fitzgerald qui recense les libertés qu’ont prises les scénaristes.
1 saison
4 épisodes de 50 minutes
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Et vous, est-ce que vous aimez le format des mini-séries ? Vous en avez une à recommander ?
À très vite,
Clara
Je n’ai vu aucune des séries que tu conseilles, mais on m’avait également recommandé Unorthodox et Le Jeu de la Reine que je garde précieusement sur le coude pour le midi. Je suis tellement d’accord avec toi, j’ai l’impression que ces dernières années on est tombé dans une frénésie de séries : il y en a toujours une à la mode à regarder et j’avoue que je suis le tout d’assez loin maintenant !
Hello Alice, oui effectivement c’est difficile de suivre le rythme des séries et le fait qu’elles ne soient pas trop longues ou avec un nombre de saisons infini est devenu un vrai critère de choix pour ma part ! Je suis sure que tu vas adorer ces deux séries 🙂