2 1 A V R I L 2 0 2 1 · L E C T U R E S
Que lire ? | Edition printemps
Que lire en ce début de printemps ? Voici dans cet article quelques idées pour inspirer vos prochaines lectures.
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Contrairement à ce à quoi je m’attendais, on ne peut pas dire que le confinement et le télétravail m’aient vraiment incité à lire ces derniers mois. J’ai entamé bien des livres depuis le premier confinement, allant cependant rarement jusqu’au bout, si bien que le dernier article lecture remonte à il y a près d’un an et demi.
Et pourtant, je suis intimement convaincue que la lecture est une façon de s’évader, encore plus par ces temps où la fuite physique est prohibée. La maîtresse ligne éditoriale de ce blog a toujours été l’évasion à portée de main – avec des voyages à moins de deux heures de vol de Paris, des visites de villes françaises, des recommandations culture et plus récemment des inspirations créatives. Il est donc grand temps de renouer avec la littérature sur ce site !
Pour reprendre cette série d’articles littéraires, voici donc une sélection hétéroclite de 3 romans, avec une œuvre classique d’Emile Zola et deux livres d’auteurs plus contemporains que sont Elena Ferrante et David Foenkinos. Chaque présentation rassemble un court synopsis de quelques lignes ainsi qu’un avis de ce qui rend le livre intéressant.
Le rêve d’Emile Zola
Dans l’Oise du XIXème siècle, Angélique, orpheline, est retrouvée presque morte de froid un soir de Noël par un couple de tisserands devant l’église du village. Le couple malheureux de n’avoir pu donner naissance adopte alors la jeune fille. Dans cette famille très pieuse, Angélique est initiée à la broderie ecclésiastique et se révèle même très douée. Adolescente, elle s’intéresse à la vie de martyres auxquelles elle s’identifie et se met à rêver à une rencontre qui viendra magnifier sa vie. Comme dans un rêve, un beau jeune homme du nom de Félicien apparaît un soir à sa fenêtre.
Un roman peu connu de Zola mais pourtant très intéressant et accessible ! Dans ce 16ème roman de la série des Rougon-Macquard, l’auteur s’attaque à la question de la religion et de la foi populaire. La jeune Angélique se passionne pour la Légende Dorée, un ouvrage religieux qui dépeint la vie de saints et de martyrs. Elle va les admirer au point de vouloir connaître le même genre de destinée.
Malgré cette thématique, le roman est très poétique, avec des scènes très romantiques, comme quand Félicien apparaît à la fenêtre de la chambre d’Angélique, quand il revient chaque soir l’attendre dans l’étroit jardin en bas de la maison, lorsque cette dernière va laver le linge au bord de la rivière, … On a l’impression d’un voile de douceur posé sur une partie du livre.
Zola oblige, un grand sens du détail et de la description est apporté à l’intrigue. Beaucoup de passages décrivent la vie des saints et martyrs qu’affectionne Angélique ainsi que le travail de tisserands. Pour ma part, j’admets avoir souvent (toujours ?) passé les parties consacrées aux légendes hagiographiques, mais ai quand même apprécié les pages sur les métiers du fil de l’époque.
La vie mensongère des adultes de Elena Ferrante
Giovanna, fille de deux professeurs napolitains, a 12 ans et commence à découvrir les affres de l’adolescence. Alors qu’elle est complexée par son corps changeant, elle entend son père dire à sa mère qu’elle est “très laide”, tout du moins qu’elle prend les traits de sa tante Vittoria. Mais qui est vraiment cette fameuse Vittoria ? Pourquoi a-t-on toujours préservé Giovanna de cette tante ? Pourquoi serait-ce si infamant de lui ressembler ? Malgré l’interdiction de ses parents, Giovanna est bien décidée à aller rencontrer la fameuse Vittoria à l’autre bout de Naples.
Pour les adeptes d’Elena Ferrante (comme moi !), vous y retrouverez très facilement son style et des thématiques récurrentes. Côté style : on renoue une nouvelle fois l’atmosphère partagée entre une Naples lumineuse et une Naples plus prolétaire. Cette dichotomie se retrouve aussi dans l’écriture, avec des passages pleins de réflexions, presque naïves, de Giovanna, contrebalancés par la simplicité et la vulgarité de la Zia Vittoria, plus spontanée. Le style très introspectif du roman permet une nouvelle fois de s’identifier facilement à la narratrice, jeune fille qui s’interroge sur l’adulte qu’elle veut devenir comme dans L’amie prodigieuse.
Côté intrigue et problématiques soulevées, on retrouve éminemment la question de la condition sociale, du passage à l’âge adulte et du lien familial et amical. Giovanna vient d’une famille aisée de Naples. Pourtant, la rencontre avec Vittoria la questionne sur les possibilités de se détacher de sa condition familiale, avec en fond de toile les sujets de l’ambition, l’admiration des personnes douées et la capacité des études à s’élever intellectuellement et socialement.
Et rien que parce que l’histoire se passe en Italie et qu’on a bien besoin de soleil en ce printemps timide, je vous recommande ce livre !
La famille Martin de David Foenkinos
Un écrivain en panne d’inspiration décide d’écrire sur la première personne qu’il croisera dans la rue. En descendant de son immeuble du XVIIème arrondissement de Paris, il tombe sur une certaine Madeleine Tricot, très ouverte à raconter sa vie à l’auteur curieux. Pourtant, c’est dans la famille de sa fille Valérie – mariée au dénommé Patrick Martin qui donne son nom au roman – que l’auteur en mal d’idées va d’immerger.
Comme d’autres romans de Foenkinos, l’intrigue tourne autour d’un écrivain, cette fois mal inspiré. L’histoire n’est pas rocambolesque mais pourtant on s’attache à cette famille avec des problèmes normaux et à laquelle chacun peut s’identifier.
Et pourtant ne vous y trompez pas ! Aussi vraisemblable que l’histoire puisse paraître, il s’agit d’une fiction, et non d’une forme d’autobiographie de Foenkinos ou de télé-réalité littéraire. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.
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J’espère que ce nouvel article vous aura plu !
On se dit à très bientôt,
Clara
J’ai également lu ce dernier livre d’Elena Ferrante et, si j’avais adoré et dévoré l’amie prodigieuse, j’ai moins été convaincue par ce roman. On retrouve les thèmes de société qu’elle avait déjà abordés (et qui visiblement lui tiennent à coeur), mais je n’ai pas eu le même coup de coeur….
Par contre, je dois avouer que je n’avais jamais entendu parler de ce roman de Zola !